Les émules de Thorp

En 1971, Lawrence Revere (né Griffith K. Owens, également connu sous le nom de Specks Parsons) amène quelques raffinements à la méthode de Thorp.
 
Ces remaniements, il les a mis au point avec le concours du Julian H Braun de la société IBM (qui était déjà l'informaticien qui avait collaboré aux travaux de Thorp). Dans son livre «Playing Blackjack as a Business » (jouer au Blackjack comme en affaire), Revere parle de son système (baptisé « Revere Advanced Point Count » ou plus simplement « 14 Count ») mais ne le dévoile pas. En fait les clés de la méthode sont vendues séparément (200 $) sous souscription. Comme son principe de comptage apporte un réel accroissement de l'avantage sur la banque par rapport à celui de Thorp, de nombreux lecteurs de «Playing Blackjack as a Business» consentent cet investissement supplémentaire.

Dans le courant de la même année, un certain Stanley Roberts publie lui aussi une variante de la méthode Thorp dans un livre intitulé « Winning Blackjack » (le gain au blackjack). A l'instar de Revere, Roberts sacrifie très légèrement l'avantage du comptage au profit d'une très grande facilité d'application. Tout en demeurant gagnante, c'est alors la méthode la plus simple jamais publiée.

L'opération est judicieuse car « Winning Blackjack » tiré à 100.000 exemplaires (au prix de 95$) est rapidement épuisé. Fort de ce succès, Stanley Roberts décide d'ouvrir une académie vouée à l'enseignement de sa méthode. Dans les trois ans qui suivent, une vingtaine de « Blackjack School Stanley Roberts », disséminés sur tout le territoire américain, tournent à plein régime.

Ce succès commercial fait des envieux. Notamment, l'informaticien Julian Braun (ex-collaborateur de Thorp et de Revere) qui décide lui aussi de jouer la carte de la simplicité d'application. Il s'associe cette fois, avec un Canadien, le Docteur Lance Hamble de Toronto, et commercialise un système appelé « Hi. Opt. I ». Ce système prétend alors être aussi efficace que ceux de Revere et de Roberts mais les analyses démontrent rapidement que le rendement n'est pas celui annoncé par les auteurs. « Hi. Opt. I» est très simple, beaucoup trop simple même car si tout un chacun peut apprendre la méthode, rares sont ceux qui en tire un profit intéressant. C'est donc un échec.

Braun et Hamble n'en reste pourtant pas là. Ils se remettent au boulot et, l'année suivante, ils proposent une version revue et nettement plus compliquée de leur méthode. Celle-ci s'intitule tout naturellement « Hi. Opt. II» et se vend 200$. Là, le système est aussi sophistiqué que complexe (2 niveaux de comptage) mais c'est aussi le plus performant jamais mis au point. Les joueurs arrivant à maîtriser pleinement « Hi. Opt. II » sont donc peu nombreux mais ceux qui y parviennent en tirent des revenus sans précédent.

Ken Uston, ou l'avènement du Maître

Pendant dix ans, rien n'allait être publié de meilleur et de plus performant que « Hi. Opt. II ». Nous disons bien que rien ne fut publié mais c'est durant ce laps de temps que fut préparée et exploitée la plus fantastique méthode de comptage jamais mise au point. Son auteur, Ken Uston.

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